Le 1er mai 1867 s’était créée au sein de la Société des sciences naturelles une section spéciale s’adonnant essentiellement à la botanique.

Elle était animée par le vétérinaire Eugène Fischer (1821-1903), l’avocat Léon de la Fontaine (1819-1892), le professeur à l’Ecole normale Théodore Goerens (1817-1871), le garde-général J.-P.-J. Koltz (1827-1907) et le pharmacien-chimiste Jean Meyer (1837-1917), auxquels s’adjoignit plus tard le vétérinaire Charles Siegen (1842-1904).

Le développement de cette section fut fortement stimulé par la grande excursion générale que la Société royale de Botanique de Belgique entreprit dans notre pays du 19 au 23 juin 1869. “Le nombre des amateurs indigènes s’accrût en cette occasion; ceux-ci apprirent à se connaître et après s’être comptés ils se groupèrent avec ceux existant déjà autour de la section de botanique. ”

Ces amateurs n’étant pas membres de la Société des sciences, devenue entre-temps Section des sciences de l’Institut grand-ducal, la question de l’établissement d’une association spéciale se posa. Le 3 février 1870, les membres de la section de botanique décidèrent de se constituer en Comité de Botanique autonome. Huit nouveaux membres furent admis au cours de la même année.

En 1872 elle devint la Société botanique du Grand-Duché. Trente-quatre nouveaux membres se firent inscrire et se soumirent aux statuts arrêtés le 27 février 1872 . Le bureau était composé de Jean-Henri-Guillaume Krombach, président; Eugène Fischer, vice-président; Charles Siegen, secrétaire; Jos. Faulbecker, conservateur; Auguste Weber, trésorier.

L’un des buts poursuivis par la Société de Botanique était la création d’un herbier complet de la flore indigène, travail entamé dès 1870. Le noyau en était formé par l’herbier de Tinant. En 1873, l’herbier comportait plus de 600 plantes.

Une bibliothèque fut fondée et on décida la publication d’un bulletin dont le premier numéro sortit en 1874 sous le titre “Recueil des Mémoires et des Travaux publiés par la Société de Botanique du Grand-Duché de Luxembourg”.

La Société botanique (comme elle s’appelait couramment) a collaboré à l’installation d’un jardin botanique dans une partie du parc public de la ville de Luxembourg. En 1871, le gouvernement luxembourgeois avait confié l’exécution de cette entreprise à Edouard André, le paysagiste parisien que la municipalité avait chargé de l’aménagement du parc municipal. Le Jardin botanique de Luxembourg, qui ne comportait que des espèces indigènes, a été inauguré en 1875 et a survécu jusqu’en 1888. Il se trouvait entre l’avenue Monterey et l’avenue Marie-Thérèse. Comme les plantes portaient de petits écriteaux indiquant leur nom botanique, les habitants de la ville ont inventé le sobriquet “Poppekierfech” ou “Poppegaart” pour cette partie du parc municipal.

En dépit de tous ces efforts, la Société de Botanique ne rencontrait pas toujours le succès escompté. Les causes étaient à rechercher dans la publication très irrégulière de ses travaux ainsi que dans le fait qu’une bonne partie de ses membres domiciliés en dehors de la ville de Luxembourg ne pouvaient guère participer aux activités de la société. On regrettait également que la société n’était pas assez populaire, surtout parmi le corps enseignant et le clergé.

La Société de Botanique a connu par la suite bien des difficultés à sortir de ces impasses et ce ne sera pas le haut patronage du Grand-Duc annoncé dans le bulletin publié en 1902, ni le nouveau nom de “Société grand-ducale de Botanique du Grand-Duché de Luxembourg” que la société est désormais autorisée à porter, qui y changeront grand-chose. En 1907, elle fusionne avec la “ Fauna ”, encore appelée “ Société des Naturalistes ”, fondée en 1890 par quelques hommes que réunissait leur intérêt commun pour l’entomologie: Victor Ferrant, industriel à Mamer; Mathias Kraus, instituteur à Luxembourg, plus tard libraire; Nicolas Léonardy, vicaire à Pfaffenthal; Hubert Mullenberger, employé de chemin de fer à Luxembourg; Jean Petermann, employé de chemin de fer à Wasserbillig.