On se rappelle que la Société des sciences naturelles s’était donné comme but l’étude de l’histoire naturelle du pays en vue de favoriser l’agriculture et l’industrie; ce but n’était réalisable que sur la base de données géologiques et stratigraphiques objectives. Or, une carte géologique du Grand-Duché n’existait pas. L’établissement d’une pareille carte s’imposait donc. Sur l’initiative de son président d’honneur, le Prince Henri des Pays-Bas, la société désigna, lors de sa réunion du 11 janvier 1855, un comité qui devait se charger de ce travail, auquel le gouvernement grand-ducal prenait le plus grand intérêt. Dans la même année commencèrent les travaux sur le terrain; abstraction faite de quelques révisions mineures, ils furent terminés en automne 1869. La carte éditée par la maison Lemercier de Paris parut en 1877.

Nicolas Wies et le conducteur des travaux publics Pierre Mathias Siegen (1828-1903) signent comme auteurs de cette carte qui fut publiée par les soins de la Section des sciences naturelles de l’Institut. Excellente au point de vue technique, la carte n’a qu’une valeur scientifique relative, surtout en ce qui concerne la partie septentrionale du pays. Pourtant, il faut rendre hommage aux efforts et surtout à la ténacité que les auteurs ont déployés dans l’accomplissement de cette oeuvre qui, certainement, a contribué à éveiller l’intérêt et le goût pour l’étude géologique du sol luxembourgeois.